Utilisation du pyrhéliomètre
A) Méthode de mesure :
La mesure s'effectue par réchauffement d'un objet ( ici appelé capteur ) de matière uniforme ( acier, aluminium, cuivre,...) répondant à des caractéristiques d'absorption de chaleur efficace et dont on connait la masse (m) et la capacité thermique appelé aussi chaleur massique (C);le soleil chauffe le capteur pendant une période déterminée et il en ressort un rayonnement énergétique ramené au W/m². Du reste, la méthode est équivalente aux mesures préconisées pour l'estimation de la puissance de cuisson engendrée par un cuiseur solaire ( voir http://cuisson-solaire.over-blog.fr/article-10449117.html ) .
A la différence que la particularité de cette méthode de mesure s'appuie d'une part sur l'orientation du capteur, toujours perpendiculaire aux rayons solaires ( pour en maximiser la réception ) et d'autre part au confinement du capteur dans un cylindre adapté de manière à éviter ( autant que possible ) des pertes thermiques dues aux mouvements d'air ambiant .
Le cours laps de temps de la mesure de quelques minutes permet de ne pas avoir à
ré-orienter le pyrhéliomètre, le soleil ne se déplaçant que d'environ 15° par heure en azimuth et 1,5° par heure en hauteur angulaire, l'erreur d'orientation sera minime .
Toutefois, on comprendra aisément que la valeur estimée par cette méthode donne une mesure moyennée pour le temps d'observation ( 5 à 8 mn ) et non une mesure instantannée.
B) Prise de mesure :
Ce pyrhéliomètre permet de mesurer des valeurs de température relevées sur le capteur pendant un petit laps de temps ( 5 à 8 minutes ) et ainsi d'établir l'éclairement (I) direct: puissance de rayonnement en W/m² sur une surface plane et perpendiculaire aux rayons du soleil arrivant sur terre .
L'expérimentation s'accomplit en 4 phases .
1) préparation du capteur :
le capteur doit-être à la même température que la température ambiante; on le retire de la base pour le laisser à l'air libre et particulièrement à l'ombre . Plus la différence de température entre le capteur et la température ambiante est importante, plus il faudra de temps pour l'adaptation du capteur . Il est donc conseillé de préparer son capteur bien avant l'expérimentation.
On peut contrôler avec le multimètre et sa sonde thermocouple K la température de capteur
par rapport à la température ambiante .
2) Mise en place du pyrhéliomètre :
On dispose le capteur sur sa base et on verrouille le tout sur le cylindre, on engage la sonde thermocouple dans l'orifice du cylindre ( et base) jusqu'au centre du capteur . L'entrée du cylindre est dirigé vers le soleil approximativement .
Pour régler précisemment l'orientation, il suffit d'observer les 3 encoches situées à l'intérieur et à mi-hauteur du cylindre; le réglage est optimum quand les 3 encoches
sont éclairées ( voir flèches rouge sur photo ci-dessous ) :
N.B. : On ne regarde ABSOLUMENT JAMAIS le soleil pour effectuer un réglage .
3) Relevé de mesures :
Ce relevé s'effectue avec un chronomètre ( ou une montre avec trotteuse ), le multimètre
commuté en fonction température, et un papier et stylo ;
on note le temps en cours à la première augmentation de 1°C du capteur .
par exemple :
heure température
... 15°C
13:03:20 16°C <- Top 0 de la mesure
il suffit de prendre les mesures de température ensuite par pas de 1 minute ( 13:04:20, 13:05:20, ... ) ; on effectue la mesure pendant 7 à 8 minutes
( jusqu'à 13:12:20 )
4) calculs et résultats :
Les bases de calcul :
Q = m*c*( tf -ti )
P = Q / Dt*s
m : masse du capteur ( ici 0,296 kg )
c : chaleur massique du capteur ( 440 J/kg/K )
tf : température en °C en fin de test
ti : température en °C en début de test
Q : la quantité d'énergie reçue en J
Dt : le delta du temps qui passe entre le début du test
et la fin ( par exemple début 13:04:20, et fin 13:12:20
donneront un delta de 8 minutes soit 480 secondes )
le Dt est en secondes .
s : section du capteur en m² ; cette valeur est donné par
PI * r² ( r étant le rayon du capteur, ici 0,04 m )
P : puissance de réception en W/m²
Pour une autre mesure, il est necessaire de sortir le capteur de sa base pour lui assurer le refroidissement souhaité jusqu'à la température ambiante , en effet les pertes thermiques, pouvant être faibles , le capteur situé dans le pyrhéliomètre mettrait plusieurs dizainesde minutes à se refroidir.
5) exemple d'observations :
Ces observations ont été réalisées le 28/02/2009 lors d'une journée trés ensoleillée ( ciel bleu pur ) et sans vent notable :
heure locale | cumul temps (secondes) | température relevée (°C) |
12:53:22 | 0 | 12,8 |
12:54:22 | 60 | 14,4 |
12:55:22 | 120 | 16,7 |
12:56:22 | 180 | 18,9 |
12:57:22 | 240 | 21,1 |
12:58:22 | 300 | 22,8 |
12:59:22 | 360 | 25,0 |
13:00:22 | 420 | 26,7 |
13:01:22 | 480 | 28,3 |
| ||
différence de t (°C) | 15,6 |
Q = 0,296 * 440 * ( 28,3 - 12,8 ) soit 2031,74 Joules
s = 3,14159 * 0,04 * 0,04 soit 0,005026 m²